La région de Tataouine, véritable gisement paléontologique, n’a pas encore livré les secrets du monde mystérieux des dinosaures. Des découvertes sont encore possibles et les chances sont encore ouvertes à tous les chercheurs et les amateurs  de la mémoire de la terre. Quelques repères :  

• En 1952 Lapparent a pu découvrir des restes de dinosaures théropodes (carnivores) et sauropodes (herbivores) en plusieurs points de l’extrême sud tunisien:
• Au jebel Haddada, à 3 km au Sud du village de Guermassa, il a identifié Carcharodontosaurus saharicus, Elaphrosaurus iguidiensis (théropode) et Rebbachisaurus taniesnensis (sauropode) ;
• Au jebel Kanboute, aux environs de Remada, il a pu reconnaitre Elaphrosaurus iguidiensis et Iguanodon mantelli (sauropode, pour la première fois en Afrique grâce à la découverte à Garaat Kanboute d’une dent caractéristique) ;
• Au jebel Touil Déhibat, sur la frontière Tuniso-Lybienne, il a récolté plusieurs os de dinosaures indéterminés.
• Plusieurs dizaines d’années plus tard, dans le cadre des activités du projet de la cartographie géologique du Sud, un nouveau gisement a été découvert à Bir Miteur (Bouaziz, 1989) ;

• En 1992, a l’occasion du levé de la carte géologique de Déhibat à 1/100.000 un fémur de dinosaure a été récolté par Mohammed Ouaja ;

• En 1996, lord d’une mission d’exploration dans la région de Tataouine, en collaboration avec la cité des Sciences, M. Ouaja a pu découvrir les riches gisements de Oued el Khil. Ces gisements de dinosaures correspondent à un niveau de bois flottés riches en ossements de  dinosauriens théropodes et sauropodes mêlés à d’abondants restes de poissons, crocodiles et tortues. Ces gisements ont livré une riche collection de restes de dinosaures formée par plusieurs vertèbres caudales, dorsales, des dents de théropodes, des phalanges, des griffes…..

• En 2007, les équipes de l’Office National des Mines et de l’Université des Sciences Géologiques et de l’Environnement de Bologne (Italie), ont mis en évidence des empreintes de dinosaures dans la région de Tataouine. Il s’agit de trois sites du Crétacé : le premier, au niveau de la localité de Boulouha, est caractérisé par la présence exclusive d’empreintes de théropodes (dinosaures carnivores) de taille moyenne. Ces empreintes sont portées par le Membre Kerker de la formation de Zebbag d’âge cénomanien (environ 95 millions d’années). Le deuxième site, proche de ksar Ayaat, correspond à de petites empreintes de même âge que celles de Boulouha. Le dernier site, près du village de Chenini, est dominé par des empreintes de dinosaures herbivores qui se trouvent dans la dalle calcaire du Membre Rhadouane (Formation Zebbag), datée du début du Cénomanien (environ 100 millions d’années).

• Mars 2011, et Dans le cadre d’une collaboration italo-tunisienne entre l’Office National des Mines et l’université de Bologne (Accord cadre N° 1764) portant sur l’étude du patrimoine géologique tunisien, une équipe de chercheurs a découvert une partie d’un squelette de dinosaure dans sa position anatomique initiale ce qui est une première en Tunisie. Le squelette a été trouvé dans les dépôts du Crétacé Inférieur (Formation de Aïn el Guettar, Sables d’Oum El Diab) dont l’âge est estimé à 110 millions d’années.
• Octobre 2014, les recherches ont permis la découverte d'un crâne de crocodile de presque 1,4 m de longueur dans le terme sableux de la formation Douiret d'âge bédoulien à gargasien (120 millions d’années) au Sud-est du village de Bir Amir. Le diagnostique des caractères morphologiques et anatomiques du premier squelette crânien montre qu'il s'agit d'une nouvelle espèce de crocodile thalatosuchien appelée "Machimosaurus rex" nov. le Machimosaurus rex confirme la survie des téléosaures après l’extinction de masse de la fin du Jurassique.